Le jour des livraisons

Tous les produits de la ferme, sont vendus soient directement sur place, le mercredi et le jeudi, les clients viennent chercher leurs commandes.
Le reste de la semaine le mardi et le vendredi, les fermiers partent en livraison.
Ils déposent les commandes à des “points fixes” comme des magasins bio spécialisés, ou des endroits plus improbables comme : une station service (si, si, si..).
Les fermiers ne font plus les marchés comme par le passé, leur notoriété est suffisante pour vendre la quasi totalité de la production actuelle.
Le système est bien rodé mais cela implique de tout préparer et tout charger le matin à l’aube, sans rien n’oublier ! J’ai participé à la livraison à Roanoke mardi et voici les différentes étapes. Départ du camion vers 10 h.

the delivery car

the delivery car

Avec tout le confort des véhicules américains et notre personnelle touch … nos fameuses self-made : bouteilles de kombucha, sandwichs préparés en route avec du bon fromage et du bon pain de mie achetés chez les Amish.

 

coolers, pleins de lait, de yaourt, oeufs, pour les clients

coolers, pleins de lait, de yaourt, oeufs, pour les clients

busy time !

busy time !

Kim conduit pendant deux heures, jusqu’à destination, entre deux livraisons, la maison appelle souvent pour savoir “où sont les recettes de tel plat” “est-ce que j’ai le droit de manger telle ou telle chose”… Maman 24/24 ! Heureusement à l’arrière, en voilà un qui en profite pour dormir un peu et ça fait du bien 🙂

baby backstage

baby backstage

Nous en avons profité pour faire un petit crochet, dans un petit village d’une communauté Amish d’origine allemande, dans les alentours de cette grande ville sans charme qu’est Roanoke.
Dans ce quartier on se croirait chez Heidi. Tout est propre, bien rangé, rien ne dépasse. Tous les légumes avaient l’air bien sains et sans pesticides, nous avons donc acheté des kilos de pêches pour les conditionner en quartier pour les gâteaux de cet hiver.

peaches

peaches

maisons Hamish

maisons Hamish

hamishouse

the shop

the shop

tournesols

tournesols

green tomatoes

green tomatoes

field

 

Et voilà !!! 4 heures de voiture, de gros coolers à déménager, quelques courses au passage, nous sommes rentrés à 16h30, une journée bien remplie. Mais le plus fort s’est caché dans les conversations entre fille.

Parcours… révélations… religion.. déceptions…doutes…méditation…

 

 

La résistance agricole écologique in the US… Dans le vif du beef !

Hier soir, grande discussion avec Jacques le fermier, je voulais comprendre les motivations de cette famille, pourquoi ils avaient choisi de s’installer en Virginie, sur cette ancienne terre de tabac, pour monter leur ferme et nourrir leur grande famille. Vu de l’extérieur, ce sont des fermiers “écolo-bio” comme on dirait en France, mais  ici ils font partie de “the grass root movement” un mouvement venu de la base. Autant dire une poignée de résistants dans un pays où les lobbies sont rois et où le gouvernement diffuse la parole divine sans discontinuer, sur internet, dans les médias, dans la pub, dans le sport, partout…

Le site officiel du gouvernement par exemple, nous montre cette superbe vidéo avec cette belle mère idéale, dans son intérieur cosy et douillet, avec ses beaux fruits devant elle et son bon verre de lait pasteurisé. Elle vous explique calmement et surement que le “raw milk” lait cru, non pasteurisé produit par les petits fermiers (depuis la nuit des temps) est en fait un danger pour la santé, plein de bactéries, plein de virus qui sont MORTELS !

http://www.fda.gov/Food/ResourcesForYou/consumers/ucm079516.htm#video

Cette façon de voir les choses, arrange bien les grosses compagnies et lobbies qui continuent de vendre en quantités astronomiques leurs produits, engraissant leur portefeuille et par la même occasion la panse de millions d’américains. Pour anecdote, il y a apparemment plus d’agents fédéraux qui surveillent les fermiers dans les campagnes que pour surveiller les dealers dans les villes, c’est pas chouette ?

Dans ce climat hostile, j’ai donc compris que mes amis fermiers sont donc perçus comme des marginaux dangereux capables d’éradiquer la population. Le pays a donc renforcé sa législation, et a tout simplement interdit dans la majeure partie des états de vendre du lait frais non pasteurisé.
http://foodfreedom.files.wordpress.com/2010/09/us-raw-milk-laws-ftcldf.jpg

Ici, en Virginie, il est interdit de vendre ce type de lait. En revanche, les producteurs de lait peuvent en consommer, tout comme les propriétaires de vaches. Les clients de la ferme n’achètent donc pas de lait directement au fermier, ils bénéficient chaque semaine ou chaque mois d’une quantité de lait venant de leur vache (ou une partie de la vache) qu’ils ont acheté.

C’est pas incroyable ça ?
Dans certains états pour contourner encore la loi, le lait frais fermier est vendu en tant que “nourriture pour chiens“…
Quand je vous dis que c’est la guerre ! C’est la guerre !