Le retour à l’essentiel !

Un grand merci à ma ferme, my adoption home qui m’a permis en juillet 2014 de retrouver l’essentiel .. le retour à la terre, est devenu un retour au sens, à tous les sens…

our

Les adieux furent déchirant et le retour dans la jungle de la ville, morose.

Où sont passés les grands espaces ? Les levers du jour si roses ?

espace

Les sunset si orangés ? Les vaches, les “pool” (comme disait Dany) les bons repas à 14 ?

Et les balades à la fraîche, dans la campagne après une journée de labeur au soleil ?

Les soirées sous le porche…

Tout cela me manque cruellement. Alors de retour à Marseille, j’essaie avec mes petits moyens de retrouver quelques sensations… le kefir du matin… le kombucha … mais c’est comme un échantillon de parfum sur papier glacé, il manque l’ivresse du flacon et l’atmosphère après le pschitttt…

the pond
J+10 = mes madeleines ?

Ce que j’ai aimé à la ferme c’est de retrouver tous les goûts et toutes les saveurs authentiques tous les jours, produits par les animaux : le lait, les oeufs des poules, la bonne chair du poulet, les tomates du jardin, le pain fabriqué avec la farine fraîche chaque semaine, les trucs et astuces en cuisine de Kim… les grignotages avec les petits, les bonbons au miel, les pêches si douces de nos amis Amish, tous les légumes offerts par les voisins en surproduction… voir débarquer trois jours dans la semaine les clients venus chercher leurs commandes sans faire de bruit… voir le van partir en livraison le mercredi et le vendredi…. caresser les animaux… leur apporter à manger et apparaître comme le messie à leurs yeux… passer dans les villes en regardant de loin le tumulte et se dire qu’on est heureux car on ne fait que passer, désormais on vit à la ferme !

Vous me manquez profondémment Dublin, cocottes, poussins, canards, cardinals et panaches rouges !

Sans compter la grande famille ! Chaque jour qui passe me rappelle un petit moment passé, une remarque de l’un ou de l’autre. 9 enfants, ce n’est pas rien et pas un comme les autres, chacun sa personnalité… son caractère !

Avec vous je me suis sentie comme le 10ème membre de la famille, une pièce biscornue mais qui complétait le puzzle.

Pour garder ce true spirit, je vais continuer ce blog car l’aventure de Miss Paramount usa ne va pas s’arrêter là !

porch

enjoy, and pack !

Ce sont les deux maîtres mots du jour, profiter au maximum de ce dernier jour de mission fermière avant de partir demain matin pour DC et retourner dans la jungle de la ville ! Je viens d’apprendre que le prix des terrains et des maisons ici est vraiment intéressant, avec le prix de mon appartement à Marseille je pourrais avoir une très très belle maison avec un joli terrain. Le prix moyen pour une bicoque plein champ entre Gretna et Altavista est au alentour de 45 000 dollars ! Ca fait réfléchir hein ? En plus j’ai vu une pub à la télé l’autre jour incroyable pour la promotion de :  farmersonly.com La pub était dingue, des champs à perte de vue, un poor lonesome cowboy trop sexy avec son chapeau et ses boots. Son gros tracteur, et son beau pick up rutilant. Mais le soir quand il rentre il est seul… Oh ! …. la base line est : city folks don’t get it ! T’as raison, ces gens de la ville ils peuvent pas comprendre !

http://www.farmersonly.com

Bon donc pour Rita et Rosa, pas de soucis les filles, il y a du fermier qui est seul et qui attend l’âme soeur !

Rita sur son perchoir

Rita sur son perchoir

rosa

Rosa dans sa case

Sinon, moi j’ai une autre idée, l’autre jour nous sommes allés à Lynchburg, la plus grosse ville la plus proche d’ici, 45 mn, trois campus d’étudiants, dont la plus grosse universités catholique du pays, et des écoles militaires à foison.
Bon, Lynchburg s’est rendu célèbre pour ses hauts faits dans le passé (comme Marseille…) pour avoir stérilisé beaucoup de personnes…. heu… et aussi pour avoir été le fief du KKK, et oui la Virginie est l’état entre le Nord et le Sud et pour le coup, ils étaient apparemment très pro-sud et le sont bien restés quand même. Ce qui fait qu’aujourd’hui on sent qu’il y a toujours un peu de tension entre communautés, ce n’est pas affiché clairement, mais on a compris…

Le centre-ville est minuscule mais il y a quelques petits magasins et cafés sympas. Et surtout le samedi matin, il y a un grand marché paysan et une galerie couverte.

le petit groupe de papy du Rock qui ne roll plus, mais fun quand même. Il y a même des dauphins dans la fontaine, comme à Grenoble .

le petit groupe de papy du Rock qui ne roll plus, mais fun quand même. Il y a même des dauphins dans la fontaine, comme à Grenoble

honey

honey

Boulangerie, version US.

Boulangerie, version US.

Une autrichienne a monté cette petite boulangerie et elle marche du tonnerre. Sauf qu’elle veut aussi du fromage qui n’est pas super bon et elle ne le fait pas déguster aux gens qui viennent par grappes entières manger ces bons produits. Voilà ! Beaucoup de choses à faire ici, beaucoup d’idées à développer.

Et sinon la campagne est toujours aussi belle, alors mes photos préférées pour finir. Ce soir pour fêter notre départ nous aurons droit aux hamburgers maison ! So we’ll be back !

oak trees

oak trees

the original farm

tuyas the original farm

racines  woodwallsliègetombe

last days in the farm…

C’est comme ça, il fallait bien que cela arrive ! La fin de l’aventure ! Il reste 4 jours, donc nous en profitons intensément. Nous donnons double rations aux poules et aux petits poussins, nous câlinons les petits veaux qui sont devenus nos supers amis, étant donné que nous les nourrissons deux fois par jour !

Les enfant se baignent dans l’étang, on profite du soleil couchant sous le porche, car la chaleur est revenue.

Actuellement les hommes sont en force car les filles sont parties dans la famille en dehors de Gretna. Donc c’est ambiance, hot dogs et barbecue le soir et popsicle en dessert. Youhhhh !!!

 

dairy

veaux

veaux

mon veau préféré Dublin

mon veau préféré Dublin

ravitaillement

ravitaillement

quand l'estomac est plein, ça fait comme une petite bosse sur le flanc droit !

quand l’estomac est plein, ça fait comme une petite bosse sur le flanc droit !

les petits chics grossissent, ils vont bientôt rejoindre la prairie.

les petits chics grossissent, ils vont bientôt rejoindre la prairie.

 

mosquito time, fresh time in the evening

mosquito time, fresh time in the evening

Les futurs fermiers responsables de l’Amérique !

Poly face farm, la ferme aux multiples visages, ouvrait donc ses portes aujourd’hui, pour un grand show à l’américaine, mais pour la bonne cause !

Essaimer les bonnes graines de la permaculture, faire grandir l’agriculture raisonnée et responsable, contre l’agriculture massive et l’invasion des OGM, c’est le créneau de Joel Salatin, probablement le fermier le plus célèbre de la Cote Est des Etats-Unis, depuis plus de 40 ans !  Ce grand nounours, chapeauté comme un cowboy, apparait un peu comme un gourou du retour à la terre, les gens qui en parlent ont des étoiles dans les yeux, “ça fait trente ans que je le connais” dit ce fermier du Texas, “j’ai lu tous ses livres, je suis tous ses conseils. Quand j’ai lu you can farm,” son best-seller, “ça m’a donné de nouvelles perspectives, je me suis dis que j’en étais capable“.

Au petit matin, les voitures fendent le brouillard de cette campagne très vallonnée et piégeuse du Nord de la Virginie. On sent qu’ici, ce ne doit pas être simple de travailler. Aujourd’hui il pleut et le climat est lourd et humide, des nappes de brouillard s’élèvent comme des volutes de fumée.
On imagine comme dans les romans de Ron Nash, les batailles qui ont pu avoir lieu dans ces champs, les lignes qui s’affrontent, les corps qui tombent sous les coups des baïonnettes.
Et bien avant cela, les milliers de buffalos qui gambadaient ici, du temps des natives americans, nos amis disparus, feu les indiens…
Ces buffalos qui aux rythmes de leurs transhumances, malaxaient la terre en quelque sorte, et lui permettait d’être saine, de se régénérer. Les prairies étaient belles, le cycle naturel des prédateurs offrait une diversité qui aujourd’hui a disparu, au profit des champs de maïs OGM, soja, et herbe à vache pour nourrir les futurs beefs qui finiront dans l’assiette.
Ah là là !!! Amérique, qu’es-tu devenue ?

Heureusement Joel est là pour que tu te reprennes en main !

Joel Salatin, live in the field

Joel Salatin, live in the field

L’homme est jovial, il a un sourire communicatif. Il affirme que pour être un bon fermier il faut être glamour. Dam right camarade !!
La visite commence donc à 8 h du matin, l’heure des fermiers quoi ! Et là, Joël commence par nous présenter l’une de ses grandes trouvailles le salad bar. En fait, il a remarqué que pour les fermiers qui débutent ce qui coute cher, c’est d’avoir de la terre, alors son concept, c’est de faire un maximum de choses en version “mobile”. Il propose donc de concevoir ces enclos pour poulets, qui se déplacent manuellement chaque matin de quelques mètres. Résultat ?

salad bar

salad bar

chiken base

chiken base

Rita heureuse comme un coq en plâtre !

Rita heureuse comme un coq en plâtre !

sol fertilisé !

sol fertilisé !

Le caca des poulettes, est le meilleur fertilisant naturel qui soit. ces installations sont en plus très peu coûteuses et peuvent se bricoler soi-même. Il pense à tout ce Joël, c’est fou….

Au passage, nous avons fait un petit tour chez les lapins, canards, et dans le potager.

happy ducks

happy ducks

 

indispensables bee's

indispensables bee’s

 

drinking rabbit

drinking rabbit

entre les visites, des conférences, ponctuent la journée, comme le témoignage de Ether par exemple, qui était ingénieur informatique et qui a décidé de tout plaquer, après avoir passé deux mois à Poly face farm. “J’ai rassemblé tout ce que j’avais et ça tenais dans le coffre de ma voiture, il m’a fallu du temps pour rembourser mon prêt étudiant, mais franchement, ça fait 13 ans et je ne regrette pas un seul instant. Je suis là pour vous dire que c’est possible, allez-y vous aussi !” C’est marrant, ça m’a fait penser à quelqu’un….

témoignage d'internship

témoignage d’internship

la relève des fermiers

la relève des fermiers

Bon tout ça c’est bien joli, mais n’oublions pas que dans la ferme, il faut aussi, abattre de l’animal…. petite démonstration de l’atelier “découpe” des poulets avec le manager de l’abattoir. Avec un tel physique, je veux bien plumer les poulets moi, pas de problèmes !

atelier découpe

atelier découpe

chickenkill

pour plumer les bêtes

pour plumer les bêtes

la preuve !

la preuve !

Après la découpe… un petit break et on mange les bons produits de la ferme, le poulet braisé, le boeuf et le porc… hum…

lunch

lunch

et un tour à la librairie et là je vois quoi ???? Il veulent copier notre Reblochon, non mais ça va pas !!!! C’est une AOC, vous savez que ça veut dire ????

le reblochon version US

le reblochon version US

Pour finir sur cette journée bien remplie, j’ai passé un peu de temps à côté de nos amis Amish. Alors on arrête tout de suite les stéréo-types, oui je sais, ça fait rire… mais ils sont les garants de l’agriculture bio justement, comme ils sont hostiles à toute modernité, comme les fermetures éclairs (donc ils n’ont que des vêtements avec des boutons ou des épingles..)  et bien ils produisent selon les méthodes anciennes et les bons procédés. Alors un petit hommage romantique, car certains enfants, étaient vraiment très mignons !

Amish

Amish

amishs

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et voilà… vous dire si après ça je me sens pour me lancer dans l’aventure de la ferme, je ne sais pas !!! En tous les cas ça fait du bien de voir tous ces gens passionnés. J’ai rencontré des gens du Wisconsin qui étaient maraîchers et voulaient se lancer dans la volaille, et deux jeunes d’à peine 23 ans qui venaient du Kentucky où ils ont de gros soucis de “prédateurs” avec des animaux deux fois plus gros que des loups qui mangent tout sur leur passage ! Dingue !!

Allez merci Joël pour cette belle journée, continu la lutte, je vais en parler à José Bové pour que tu viennes chez nous, voir un peu ce qu’il se passe.
Joelpigs